En ce début d’année 2019, l’actualité est marquée par la contestation judiciaire en Cour supérieure du Québec de la Loi fédérale sur l’aide médicale à mourir. Deux êtres humains courageux, soit M. Truchon et Mme Gladu, poursuivent le combat de Sue Rodriguez mené il y a déjà 25 ans ! Sue Rodriguez fut la première personne à défendre en cour le droit de mourir dignement et sans souffrance.
Le 9 janvier dernier, mon chien, « notre chien », qui faisait partie intégrante de notre famille depuis 17 ans, est décédé. Il était entouré de sa famille aimante et accompagné par une vétérinaire et une technicienne démontrant beaucoup de compassion, d’humanité et de gentillesse. Il a eu droit à l’aide médicale à mourir. Dans son cas, on parle plutôt d’euthanasie.
Depuis déjà quelques années, notre chien était vieux, même très vieux. On en prenait soin à la maison avec toute l’attention et tout le cœur qu’on pouvait y mettre. Ce matin du 9 janvier, il ne se levait plus. La veille, il semblait pourtant heureux et avait même réussi tant bien que mal à aller faire sa toute petite marche quotidienne de quelques dizaines de mètres. Nous l’avons donc caressé longtemps. Il ne se plaignait pas, mais on voyait dans ses yeux que ça n’allait vraiment plus. Même les animaux n’aiment pas souffrir. Une autre visite chez le vétérinaire s’imposait.
La vétérinaire et la technicienne nous attendent. Le personnel de cette clinique nous connaît bien depuis 17 ans. Un examen rapide indique qu’il est en état de choc. Vingt minutes plus tard, la vétérinaire nous explique la situation de façon très professionnelle en précisant les traitements possibles. À la fin de la discussion, la question de l’euthanasie est inévitable. Bien sûr, on y avait réfléchi depuis longtemps. Dans ces cas, tout le monde privilégie le bien-être de l’animal d’abord. Y penser d’avance ne rend pas la chose plus facile pour autant. L’équipe médicale n’a pas de parti pris, elle nous rassure et nous explique le déroulement des deux possibilités, à savoir si on le garde en vie ou pas. Il s’agit de notre décision. Nous y allons pour l’euthanasie. Oui, ça y est, on est vraiment rendus là.
On est amenés dans une petite salle bien aménagée, simple et chaleureuse. Notre chien est déposé sur son coussin préféré au centre de la pièce sur une table basse. On nous laisse tout le temps nécessaire pour les adieux. Lorsqu’on est prêts, la vétérinaire revient avec la technicienne. On nous demande si on est toujours prêts. On répond oui pour notre chien, car il ne « peut plus parler ». La communication non verbale prend ici tout son sens.