On craignait les excès, c’est plutôt l’accès qui pose problème, révèle le premier grand bilan de l’aide médicale à mourir (AMM) rendu public cette semaine. Des centaines de malades sont laissés à la merci du système et privés de ce soin légitime. C’est inhumain et il est urgent d’y remédier.
« La Commission est aussi très préoccupée par le fait que certaines personnes qui satisfont à l’ensemble des critères d’admissibilité prévus dans la Loi, et donc qui sont en droit de recevoir l’AMM, éprouvent des difficultés à l’obtenir », souligne le Rapport sur la situation des soins de fin de vie au Québec.
Près de 400 Québécois potentiellement admissibles à l’AMM l’ont demandée, mais pas reçue, signale la Commission sur les soins de fin de vie.
Les données couvrent plus de deux ans d’AMM — de l’entrée en vigueur de la loi, en décembre 2015, à la fin mars 2018. Et ce n’est que la partie visible de l’iceberg.
Les demandes verbales qui n’ont pas été suivies d’un formulaire envoyé à la Commission ne sont comptabilisées nulle part. Combien de patients ayant exprimé leur désir de recevoir l’aide à mourir ont été dissuadés de poursuivre leur démarche ? On n’en a aucune idée, mais on sait que ça se fait. Y compris, entend-on, envers des malades n’ayant plus que quelques mois à vivre et dont la demande, si elle avait été traitée dans les règles, aurait eu des chances d’être acceptée.